lundi 4 juillet 2011

NANTES - PONTS ET PHILATÉLIE

Les jours philatéliques sont l'occasion de commémorer des évènements locaux et les associations philatéliques de Nantes ne sont pas en reste. L'inauguration du pont Eric TABARLY, faisant lien entre le GPV Malakoff et l’Île de Nantes le 17 juin dernier a permis de découvrir un ouvrage intéressant et réussi, qui par ses haubans évoque un voilier :

L'occasion également de rappeler le pont Léopold Sédar-Senghor inauguré en 2010, reliant l’Île de Nantes et Saint Sébastien-sur-Loire :

Et vingt ans auparavant, le pont de Cheviré, étape importante du franchissement ouest de l'agglomération :


lundi 27 juin 2011

DURA LEX SED LEX , SUMMUM JUS SUMMA INJURIA

"La loi est dure, mais c'est la loi" ce que nous pouvons tempérer par "trop grande justice est injustice".
J'ai été juré d'assises la deuxième quinzaine de mai 2011. Ce fut une expérience riche sur le plan humain qui permet aussi de connaître le fonctionnement de notre justice pénale parfois injustement décriée.
Je me suis interrogé sur la symbolique du palais de justice, que ce soit dans les réalisations passées ou actuelles en architecture, mais aussi dans le cadre des fictions en tous genres.
Le palais de justice est un édifice monumental et visible, quelle que soit l'époque.

Comparons donc l'ancien et l'actuel palais de justice de Nantes. Inoccupé depuis juin 2000, l'ancien palais est caractéristique de la monumentalité du XIXe siècle. Érigé en 1851, il fait partie de la cohorte des bâtiments symboles du Second Empire qui se sont construits alors (rajoutons-y les préfectures, théâtres,...). Il est en cours de travaux pour être transformé en hôtel 4 étoiles d'ici l'automne 2012 (architecte Jacques Cholet). Cadre de la fameuse prise d'otages par le gangster Georges Courtois en 1985, le palais est encore en "activité " dans le film de  Pascal Thomas, Mercredi, folle journée avec Vincent Lindon, sorti en 2001.


Le bâtiment conçu par Jean Nouvel sur l’île de Nantes apparaît de l'extérieur comme une masse sombre, monolithique. Le métal rappelle les anciens chantiers navals de la ville, la noirceur la traite négrière. Le verre permet de refléter la Loire. On est surpris une fois sortis de l'audience (où dans les salles prédominent le rouge et le noir) par la luminosité intense de la salle des pas perdus. Quelques uns regrettent que le drapeau tricolore ne soit plus hissé lors de chaque session d'assises mais remplacé par un lumignon tricolore guère visible.

Beaucoup de choses à dire sur les palais de justice !
Le palais de justice de Bruxelles devient ainsi dans la réalité alternative des Cités Obscures le palais des Trois Pouvoirs (cf. le dossier B.). Il suffit de regarder le concours Brussels Courthouse, Imagine the Future! où de nombreux projets émaillent l'imaginaire suscité par l'oeuvre de Poelaert.
Le palais de justice de Paris est le cadre de nombreux tournages et dispose même d'une convention à ce titre.

dimanche 13 février 2011

LES FORMES D'UNE VILLE : NANTES - 1 - UCHRONIES

Tiens, l'uchronie ? Mais qu'est ce donc que cela ? il s'agit de l'Histoire, refaite en pensée, telle qu'elle aurait pu être et telle qu'elle n'a pas été, selon la définition la plus courante. De plus, il s'agit d'un genre que j'affectionne particulièrement.

J'avais été agréablement surpris par celles figurant dans le dossier "Si on refaisait l'Histoire de Nantes-St Nazaire" du n° 19 de PLACE PUBLIQUE.  Mais si nous plaçons cela sous l'angle de l’urbanisme, voici le champ des possibles : 

  • Un centre de Nantes bien différent sans l'oeuvre de Ceineray et Crucy !
  • Que se serait-il passé si l'avant-port de Saint Nazaire n'avait pris son essor dès la seconde moitié du XIXè siècle ?
  • Et si le comblement partiel de l'Erdre et des bras de la Loire n'avait pas eu lieu ?
  • Et si le pont Transbordeur n'avait été déconstruit en 1958 ? 
  • Et un tunnel en lieu et place du Pont Cheviré, comme cela avait été proposé ?
  • Pas de Petite Amazonie sans les bombardements alliés de 1943 ! 
  • L'Ile de Nantes devenue une Manhattan sur Loire si les projections de la ZUP Bellevue et le projet de cité des affaires des années 80 avaient donné suite.
  • Une Nantes sans tramway scarifiée par des pénétrantes autoroutières ?


Je voudrais également citer cette vision uchronique d'une Nantes-St Nazaire qui s'étendrait de l'estuaire jusqu'en Anjou. C'est celle de Nsara, dans le livre 9 du roman de Kim Stanley Robinson, Chroniques des années noires (The Years of Rice and Salt - la traduction française du titre ne rendant pas du tout hommage au contenu), paru en 2003 . Tout part du postulat suivant : Quelle aurait été l'histoire du monde si l'Europe chrétienne avait disparu au Moyen-âge, ravagée par la peste ? L'Islam, l'Inde et la Chine seraient devenues les civilisations dominantes. A travers le prisme de l'émancipation des femmes et du choc entre ces trois civilisations, on découvre, vers l'an 1400 de l'Hégire, à l'issue d'une "Longue Guerre",  une Nsara, ville-port gigantesque, devenue la ville des soufis et des scientifiques, à la croisée des civilisations et pont vers les civilisations amérindiennes.

LES FORMES D'UNE VILLE : NANTES

Quelles formes une ville peut-elle revêtir ? Celle de la vision réelle ou fantasmée ? Celle bâtie sur la conviction intime, le ressenti ?
Nous entamons aujourd'hui cette vision transversale de la ville de Nantes (logique, j'habite à côté) à travers romans, essais, théâtre, cinéma, chanson,... Loin de faire un inventaire à la Prévert, il s'agira de rendre compte d'instants fugaces glanés ici et là. Mes sources résultent d'un parcours personnel, et quelques fois je ne m'en rappelle plus trop l'origine. Je compte sur les lecteurs du blog pour laisser leurs commentaires et m'interpeller sur tel ou tel oubli.
C'est parti !

mardi 18 janvier 2011

NAISSANCE FICTIVE D'UN PONT

Le Prix Médicis 2010, « Naissance d'un pont », de Maylis de Kérangal, tisse une histoire autour d'un pont fictif édifié dans une ville américaine toute aussi fictive, Coca. Le maire de cette ville compte bien avec le projet de ce "Golden Gate", désenclaver sa ville, attirer des emplois et redynamiser son économie, et ainsi réaliser un acte politique.
C'est un chantier perpétuel et démesuré où ouvriers, multinationales, habitants, autochtones tissent la mémoire d'un lieu avec des hommes. On pense forcément au Lunchtime atop a skyscrapercliché de Charles Ebbets, en 1932, où onze ouvriers déjeunent sur une poutrelle en acier lors de la construction du Rockfeller Center.
Et puis la monumentalité dresse un décor : toute construction creuse son empreinte dans un endroit. Il s'agit de voir à quel point certains projets peuvent être contestés ou bien, une fois réalisés, montrés du doigt. Ils peuvent aussi s'ils venaient à disparaître être source de traumatisme alors lorsqu'ils font partie intégrante du paysage. La destruction des Twin Towers à New York le 11 septembre 2001 a marqué les esprits. Dans les films catastrophes, que ne fait-on pas subir à la Statue de la Liberté (ensablée dans la planète des singes, banquisée dans le Jour d'Après, et j'en passe) ! La Tour Eiffel devait être démontée à l'issue de l'exposition universelle de 1889 et elle est aujourd'hui indissociable de l'image de Paris.

Interview de Maylis de Kérangal : l'intégrale
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